Le choix de l’arbre dans le décor de façade en céramique est souvent guidé par la forme de la feuille qui doit être suffisamment découpée pour être ornementale. La feuille du marronnier avec ses folioles bien distinctes a pour cela eu la faveur de tous les céramistes qui l’ont associée aux bogues et parfois aux fleurs. On notera que les maçons ne sont pas forcément amateurs de botanique : on peut observer que la frise est parfois posée à l’envers, les fleurs dirigées vers le sol. Le platane, à la feuille bien découpée et au fruit en boule suspendu au bout d’un long pédoncule, est également souvent représenté. Les feuilles simples et non dentées de certaines essences sont plutôt rassemblées sur une branche et souvent accompagnée d’un autre élément, fruits ou ruban par exemple; elles peuvent aussi s’associer avec sens à un autre sujet et se valoriser mutuellement, tels le hêtre et l’écureuil.
D’autres arbres semblent choisis plutôt pour leur valeur symbolique, tel le laurier bien connu pour symboliser la victoire. Il avait également la réputation de protéger de la foudre et peut faire partie des décors, des signes, placés dans un but de protection comme le faisaient souvent nos ancêtres sensibles à ces croyances. Il est toutefois difficile de savoir, un siècle plus tard, ce qui motivait les propriétaires ayant fait ce choix de décors.
L’ornement choisi peut être aussi lié à l’histoire des premiers propriétaires ou à celle du lieu, telles les céramiques représentant et nommant le noyer à Noisy-le-Sec. Le lotissement s’est fait au lieu-dit des Petits Noyers et qui plus est, Noisy indique étymologiquement un lieu où les noyers sont nombreux.
On notera que la frise Marronniers en grès d’Alexandre Bigot ornait toutes les gares de la ligne de chemin de fer du Blanc-Argent (Indre et Cher) ; ce grand céramiste était implanté à Mer dans le Loir-et-Cher.
Les feuilles d’arbres sont présentes sur tous les supports: sur les terres cuites moulées, brutes ou émaillées, sur les carreaux manufacturés pressés à sec et sur les grès bruts ou émaillés, chaque modèle pouvant être diversement coloré et de plusieurs tailles.
La représentation des feuilles dans les années Art Nouveau, environ entre 1890 et la 1ère Guerre Mondiale, est souvent fidèle à la réalité. Cependant, la détermination du végétal vu par les artistes peut parfois être aléatoire et ce lien pourrait bien vous aider à y voir plus clair : Cartes et Feuilles Raincéennes
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© RT pour les photos des marronniers de Sainte-Savine et platane de Brienon-sur-Armançon.
© Ceramique-architecturale.fr – FM pour toutes les autres photos.
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