L’herbier céramique des noms de villas

Nommer sa maison, c’est la distinguer de ses voisines, la personnaliser, c’est lui donner un supplément d’âme et aussi afficher un peu de soi.

La Belle Epoque voit croitre les villes balnéaires, où l’on vient profiter de l’air iodé des côtes normandes ou celles de l’Atlantique, véritables pépinières de villas aux noms évocateurs. Dans le même temps le citadin, fuyant les villes bruyantes et polluées, s’éloigne de quelques kilomètres à la campagne, aujourd’hui totalement insérée dans le tissu urbain. Nos banlieues gardent ainsi trace de ces familles investissant leurs économies dans une résidence principale, ou secondaire notamment en bord de mer. Dans des quartiers en cours d’urbanisation, aux rues à peine tracées, nommer la villa permettait d’abord de la reconnaitre. Mais l’on nomme également sa maison parce qu’on est heureux de l’avoir bâtie, aussi modeste soit-elle ou plus cossue : Samsufy (ça m’suffit), Ma Chaumine, Gai Castel.

Chacun choisit sa manière d’inscrire ce nom, gravé dans le mur ou ajouté. Cette habitude courante vers 1900 est contemporaine de la mode des ornements en céramique décorant les façades : ajouter une plaque ou intégrer le nom de sa maison sur un panneau en carreaux de faïence participe désormais à la décoration de l’ensemble. Destinée au passant et au visiteur, l’appellation peut également trouver place sur un pilier près du portail.

En se basant sur ces décors céramiques relevés en différentes régions, l’on peut noter la prédominance des prénoms et surtout ce rapport à la nature tant recherchée, au travers des substantifs liés aux éléments, aux oiseaux et plus particulièrement au monde végétal. La flore participe même au décor d’appellations qui ne lui sont pas dédiées.


Ma Chaumine, Soulac-sur-Mer (33)

Par commodité, les images seront visibles dans l’ordre alphabétique des végétaux en présence, après quelques présentations de ces panneaux décoratifs.

  • La forme :

Elle est liée au fond ; en élément isolé, elle est rectangulaire, rarement carrée. Souvent placée au-dessus des portes ou des fenêtres, elle épouse le linteau, rectangulaire, ou suit toutes les formes d’arcs possibles. Elle montre alors la symbiose entre cet élément céramique et les modénatures de la façade, preuve de sa prise en compte dès l’origine du projet constructif avec des formes particulièrement originales, notamment celles de Monfleury et des Clématites à Arcachon, des Arbousiers à Soulac ou des Liserons à Berck. Plus géométrique, elle apparait parfois aléatoire (Chardon bleu à Soulac), habitant un fronton (Les Camélias à Versailles) ou suivant la forme d’un claveau (Les Pâquerettes au Touquet). Comme tous ornements en céramique, les panneaux nominatifs sont encadrés. Le cadre est intégré au décor, indispensable s’il s’agit d’une plaque ajoutée, ou entouré d’une moulure extérieure qui le met en valeur ; un seul fait exception (Les Clématites à Vichy), il indique un ravalement postérieur ayant fait disparaitre l’encadrement ou un déplacement.


Montfleury, Arcachon (33)

  • La matière :

Ces compositions végétales et nominatives sont tracées le plus souvent sur des carreaux de faïence pressés à sec, comme la plupart des productions de l’époque, et assemblés. Elles sont peintes (Les Pervenches à Hyères, Les Roses au Perreux-sur-Marne), ou plus généralement colorées d’émaux cloisonnés ou d’émaux multicolores comme les nomme la Faïencerie de Choisy-le-Roi. On les admire également en terre cuite, où elles peuvent présenter de jolis décors en relief (L’Eglantine à Château-Thierry, Les Bleuets à St-Michel-sur-Orge) et parfois en grès aux couleurs plus fondues (Les Magnolias à Vichy). La mosaïque de petites tesselles en grès cérame est moins fréquente (Les Marguerites à Colombes). D’autres matériaux proches de la céramique par leur aspect ou leurs émaux complètent les possibilités d’ornement telles l’opaline (Les Arbousiers à Soulac) ou la lave émaillée (Les Eglantines à Soulac).

  • La composition et le style :

La flore et le lettrage se complètent, l’une entourant souvent l’autre ou lui servant de fond. Parfois, l’ornement floral et le nom sont séparés sur deux panneaux différents (Les Bleuets à Soulac, Les Lilas à Mers-les-Bains). Un supplément de sens, bien étudié par un décorateur averti, peut lier intimement mot et fleur, tel Les Liserons d’Aulnay-sous-Bois s’enroulant autour des lettres à la manière de la plante. Il arrive même que le propriétaire ou le céramiste soit joueur et livre une devinette (Les Glycines à Livry-Gargan). Contemporains du mouvement Art Nouveau mettant la flore au premier plan dans l’ornementation, la plupart des panneaux en adoptent le style souple et ondulé dans la représentation de la fleur, de l’encadrement ou du lettrage (Les Glycines à Montreuil-sous-Bois).

  • Le lettrage, les mots :

Afin d’être bien visibles, les majuscules sont les plus fréquentes et l’on évite « l’écriture bâton » aux lignes droites : les lettres ont des aspérités, des courbes et jouent de leurs tailles. Lorsqu’il est écrit en minuscules, le nom de la fleur prend toujours une majuscule, pratique héritée des botanistes donnant une plus grande importance au végétal. On notera la virtuosité du mosaïste écrivant en cursive (Les Marguerites à Colombes). Le déterminant précédant le nom de la fleur est le plus souvent pluriel et défini : Les ; parfois indéfini précédé de Villa (Villa des Roses à Noisy-le-Sec ou Verdon-sur-Mer). Bien que cela reste à confirmer, l’absence de déterminant indique un prénom, celui de la personne que l’on veut honorer pour sa présence ou son souvenir : Rose, Marguerite, Narcisse, Iris.

  • Les céramistes :

La plupart des céramistes d’architecture décorative présentaient dans leur catalogue des modèles de panneaux montrant un échantillon de ce qu’ils pouvaient exécuter, la flore y figure en bonne place. Ces inscriptions apparaissent dès 1895 à la faïencerie Hte Boulenger & Cie de Choisy-le-Roi (94) et jusqu’en 1930 à la faïencerie de Feignies (59).

Les Faïenceries de Sarreguemines, Digoin et Vitry-le-François (Les Roses à Villemomble), celles de St-Amand & Hamage (59), d’Orchies (59), de Feignies (59), les établissements céramiques de Charles Fourmaintraux à Desvres (62), et Gilardoni fils & Cie à Choisy-le-Roi (94) en proposent aussi sur leur catalogue. Il ne fait aucun doute que d’autres faïenceries connues en fournissaient également.

Emile Muller à Ivry (94) et Janin & Guérineau à Paris les fabriquaient en terre cuite, leur spécialité, peut-être parfois aussi en grès, comme Gentil & Bourdet spécialistes du grès de bâtiment à Boulogne-Billancourt (92)


Extrait du catalogue des Faïences et réfractaires de Feignies, 1930 Extrait du catalogue des Etablissements céramiques Charles Fourmaintraux, entre 1912 et 1919 Extrait du catalogue de la Manufacture de faïences et porcelaines de St-Amand & Hamage, 1928

  • Marques et signatures :

Quelques marques figurent dans l’herbier des noms de villas :

H. Boulenger & Cie Choisy-le-Roi (Les Bleuets à Villeneuve-le-Roi, Villa des Chardons à Romorantin, Chardon bleu et Pâquerettes à Soulac, Les Clématites à Arcachon, Villa des Glycines et Le Gros Noyer à Noisy-le-Sec, Les Lilas à Mers-les-Bains, Rose et Marguerite à Bordeaux, Villa des Roses à Verdon-sur-Mer). Cette entreprise francilienne avait quelques dépôts en province, dont un à Bordeaux expliquant ses nombreuses réalisations dans cette région.

Quentin & Cie (L’Aubépine et L’Eglantine au Tréport) successeurs de Gambier, à Givet (08) et à Paris.

Emile Muller (Les Bleuets à St-Michel-sur-Orge).

Gentil & Bourdet (Les Magnolias à Vichy)

Gien (Mont-Taillis Les Roses à Gien) ; la faïencerie de Gien (45), toujours en activité, a produit de la faïence d’architecture juste après 1900, mais assez peu pour l’extérieur. Ce décor peut ne pas être très ancien.

Des signatures anciennes de peintres apparaissent aussi :
E. Dolis (Les Chèvrefeuilles et Les Glycines à Montreuil-sous-Bois); Eugène Dolis, peintre de Colombes (92) œuvra au moins entre 1901 et 1906.

F. Gardon (Les Roses au Perreux-sur-Marne) ; le peintre Félix Justin Gardon (1852-1921) débuta à Choisy-le-Roi, puis fit partie de l’Ecole d’Ecouen(1).

G. P. Dagrant Bordeaux (Les Arbousiers et Les Myosotis à Soulac) ; les panneaux signés Gustave Pierre Dagrand (1839-1915), peignant sur opaline et lave, peut-être faïence, apparaissent plusieurs fois dans sa région. Il était surtout verrier comme ses fils.

D’autres signatures plus récentes sont repérables aussi : la pose de nouvelles plaques (Les Eglantines à Soulac, lave émaillée par Jean Toulouse), ou de reproductions d’anciennes (Myosotis par Eric Courcy et Les Cyclamens par Emilie Gauduchon-Gateau, à Soulac), permet à ces décors de survivre grâce à quelques artistes repérés par leur signature ou indiqués par leur propriétaire satisfait du résultat.

  • Le choix de la fleur :

Parmi ce panel d’images, forcément non exhaustif, l’arbre est assez peu choisi ; le chêne, le noyer, le tilleul, le pin (leur fleur peu visible ne peut être la raison de ce choix), le magnolia et le mimosa. Les arbustes sont plus présents : l’arbousier, l’aubépine, le camélia, l’hortensia, le lilas, le tamaris, le troène. L’églantier et le rosier ont un peu trop d’épines, alors on parle de l’églantine et de la rose, particulièrement plébiscitée. Quelques plantes ligneuses, le chèvrefeuille, la glycine, et de nombreuses plantes herbacées complètent l’herbier.

L’ornement architectural des siècles passés est rarement le fait du hasard, il donne au passant des informations explicites ou subliminales exprimées par le propriétaire, sa position sociale, ses goûts, du moins sur ce qu’il souhaite montrer ; les appellations choisies font partie du processus. Nous devons donc raisonner comme le passant, faire appel à notre culture et notre vécu pour imaginer des hypothèses crédibles à ces messages envoyés par les premiers habitants.

Nommer sa maison peut être un choix guidé par l’émulation ou la mode, comme à Soulac ou Versailles, car certaines villes ou quartiers sont étonnamment porteurs de ces messages nominatifs. Les maisons semblant avoir une même origine car ressemblantes et voisines (les décors carrés à Desvres) ont à dessein un nom de fleurs mais l’on ne sait si le choix de l’espèce est personnel ou insufflé par le lotisseur.
L’homonymie : Compte tenu du nombre de prénoms attribués aux maisons, l’homonymie plante/prénom vient naturellement, Marguerite, Rose…

Le goût personnel : Partager sa fleur préférée est aussi un argument : celle que l’on aime pour son parfum, ou bien encore pour sa couleur vive et dynamique ou tendre et discrète, comme soi. Préférer une espèce sauvage ou un hybride habitué des jardins peut refléter le degré de liberté ou de conformisme que l’on apprécie.

La mémoire du lieu : Choisir de nommer sa maison comme le végétal présent à cet endroit permet d’en garder la mémoire ou servir de repère visuel, ce rôle est souvent tenu par les arbres, ceux sous lesquels il fait bon se reposer, majestueux ou odorants, nourriciers parfois.

Le souvenir : apporter avec soi un peu du végétal de la région que l’on aime parce que l’on y a vécu des moments heureux, mais difficile à acclimater partout, tel le mimosa, l’arbousier ou le pin.

La connotation : c’est la fleur emblème, tel le lys ou le chardon, celle qui évoque une région, une œuvre, un personnage historique ou mythologique, tel Iris, qui fait sens par rapport à l’histoire des propriétaires.

Le langage des fleurs : plus vraiment utilisé de nos jours, mais très pratiqué vers 1900, c’était une forme codée pour exprimer ses sentiments envers une personne à qui l’on offrait des fleurs sous toutes leurs formes, bouquets, cartes postales… De nombreux ouvrages ont été édités au cours du temps et celui d’un certain Sirius de Massilie(2), écrit en 1898 donc contemporain de ces décors, est assez édifiant sur le rapport entre la plante et son sens caché en matière de sentiments. L’on y repère toujours une caractéristique du végétal, de son nom ou de son histoire, à laquelle on trouve un parallèle affectif. Cet aspect peut jouer dans le choix du nom des villas ; par exemple le si petit myosotis dont l’un des noms vernaculaires est Ne-m-oubliez-pas, peut certainement représenter un espoir ou un souvenir pour celui ou celle qui le choisit.

Un siècle plus tard, les propriétaires actuels de villas nommées, occasionnellement rencontrés, ont souvent perdu la clé de ce mystère ; s’ils ont interrogé avec succès leurs prédécesseurs sur les prénoms, les noms de fleurs leur évoquent plutôt des « peut-être »…

Cette pratique courante au début du XXe siècle devient exceptionnelle de nos jours ; alors que les villas centenaires disparaissent avec leur nom et leur jardin, les résidences à étages sont baptisées de substantifs évoquant un toponyme ancien, un personnage local, un végétal ou autre signifiant, supplément d’âme bien nécessaire…

Et pourquoi pas le retour des plaques nominatives sur les maisons modernes ?

© Ceramique-architecturale.fr – Françoise Mary
Mars 2019

Voir à Romorantin l’exposition Du végétal à la céramique du 9 au 19 avril 2019, ateliers enfants, et conférence le 9 avril, voir détails ci-contre.

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1 : « L’Ecole d’Ecouen / une colonie de peintres au XIXe siècle » Daniel Baduel, Aude Bertrand, Christian Dauchel, édité pour l’office de tourisme d’Ecouen 2012
2 : Les ouvrages signés Sirius de Massilie semblent imprégnés de sciences occultes très en vogue à cette époque. Lire « Le langage secret des fleurs dans la France du XIXe siècle« , Jean-Pierre Le Dantec 1996 p. 90-91

Lire aussi « Les noms de maisons, fragments d’un discours sur soi ? » Anne Chaté dans la revue Ethnologie française pages 483 à 491

LES ARBOUSIERS à Soulac-sur-Mer (33) G.P. Dagrant Bordeaux LES AUBEPINES à Desvres (62) L’AUBEPINE au Tréport (76) Quentin & Cie

LES AUBEPINES à Versailles (78) LES BLEUETS à Saint-Michel-sur-Orge (91)  E. Muller Les Bleuets à Soulac-sur-Mer (33)

Les Bleuets au Tréport (76) LES BLEUETS à Villeneuve-le-Roi (94)  H.Boulenger & C° Choisy-le-Roi LES CAMELIAS à Versailles (78)

LES CAPUCINES à Desvres (62) LES CHARDONS BLEUS au Crotoy (80) CHARDON BLEU à Soulac-sur-Mer (33) H.Boulenger & C° Choisy-le-Roi

VILLA DES CHARDONS à Romorantin (41) H.Boulenger & C° Choisy-le-Roi LE CHENE à Arcachon (33) LE CHEVREFEUILLE à Desvres (62)

Les Chèvrefeuilles à Montreuil-sous-Bois (93) E. Dolis LES CHRYSANTHEMES à Versailles (78) LES CLEMATITES à Arcachon (33) H.Boulenger & C° Choisy-le-Roi

LES CLEMATITES à Desvres (62) LES CLEMATITES à Vichy (03) LES CYCLAMENS à Soulac-sur-Mer (33)

L’EGLANTINE à Château-Thierry (02) L’EGLANTINE au Tréport (76) Quentin & Cie LES EGLANTINES à Soulac-sur-Mer (33)  J. Toulouse

LES GERANIUMS à Desvres (62) LES GLAIEULS à Versailles (78) LES (glycines) à Livry-Gargan (93)

Les Glycines à Montreuil-sous-Bois (93) E. Dolis VILLA DES GLYCINES à Noisy-le-Sec (93) H.Boulenger & C° Choisy-le-Roi LE GUI à Noisy-le-Sec (93)

LE GUI à Versailles (78) LES HORTENSIAS à La Garenne-Colombes (92) LES IRIS à Mers-les-Bains (80)

LES IRIS à Nogent-sur-Marne (94) LES JASMINS à Versailles (78) LES LILAS à Desvres (62)

Les LILAS à Mers-les-Bains (80) H.B & C° Choisy-le-Roi LES LISERONS à Aulnay-sous-Bois (93) LES LISERONS à Berck (62)

FLEURS DE LYS ANNO 1927 JMD à Desvres (62) LES MAGNOLIAS à Vichy (03) Grès de Gentil & Bourdet MARGUERITE à Bordeaux (33) H.B & C° Choisy-le-Roi

Les Marguerites à Colombes (92) LES MIMOSAS à Noisy-le-Sec (93) LES MYOSOTIS à Soulac-sur-Mer (33) G.P. Dagrant Bordeaux et EC 2013

Villa Narcisse à Chelles (77) LE GROS NOYER à Noisy-le-Sec (93)  PAQUERETTE à Soulac-sur-Mer (33) H-Boulenger & Cie Choisy-le-Roi

Les Paquerettes au Tréport (76) LES PENSEES à Desvres (62) LES PERVENCHES à Hyères (83)

LES PHLOX à Mers-les-Bains (80) LA PIMPRENELLE à Gien (45) LES PINS D’ALSACE à Berck (62)

REINE MARGUERITE à Soulac-sur-Mer (33) ROSE à Bordeaux (33) H.Boulenger & C° Choisy-le-Roi LES ROSES au Perreux-sur-Marne (94) F. Gardon

LA ROSERAIE à Aulnay-sous-Bois (93) LES ROSES à Desvres (62) MONT-TAILLIS LES ROSES à Gien (45) Gien


VILLA DES ROSES à Noisy-le-Sec (93)
 VILLA DES ROSES à Verdon-sur-Mer (33) H.Boulenger & C° Choisy-le-Roi LES ROSES à Versailles (78)

LES ROSES à Versailles (78) LES ROSES à Villemomble (93) (Faïenceries de Sarreguemines) LES TAMARIS à Nogent-sur-Seine (10)

LES TILLEULS à Choisy-le-Roi (94) LES TROENES (à Soulac-sur-Mer (33) signé… Les Violettes à Saint-Mard-sur-le-Mont (51)

Les Violettes au Tréport (76) LES VOLUBILIS à Versailles (78)

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