A Aulnay-sous-Bois, comme dans les communes de la banlieue parisienne en forte expansion démographique depuis la fin du XIXe siècle, la brique expose ses motifs décoratifs particulièrement dans l’habitat collectif. Mais elle participe le plus souvent à la mise en valeur des façades pavillonnaires en meulière. Elle encadre particulièrement les ouvertures, portes et fenêtres, et sert aussi d’écrin à d’autres ornements plus diversifiés dans leur style comme dans leur couleur : les rosaces, cabochons, frises et panneaux en céramique polychrome.
Emergeant avec l’Art Nouveau, ce type de décors s’épanouit durant une vingtaine d’années, puis finit par disparaître totalement à la fin des années trente. C’est un marqueur dans l’histoire de l’architecture pavillonnaire dont la valeur esthétique et patrimoniale mérite une attention toute particulière.
L’Art Nouveau inspiré de la nature expose ses décors végétaux et animaliers, à Aulnay comme dans toutes les villes s’étant développées autour de 1900. Les villas aulnaysiennes profitent de cet « Art pour tous » qui s’ajoute au répertoire historiciste des céramistes.
Le lotissement du Parc et les rues ouvertes entre 1892 et 1895 sont les quartiers les plus riches en décors céramiques, la construction sur les parcelles ainsi créées étant contemporaine de la période phare de ces décors.
Les frises, motifs répétitifs, ornent le plus souvent le dessus des fenêtres. L’objectif est le plus souvent de masquer le linteau métallique jugé disgracieux mais ils peuvent être également juxtaposés. On les trouve parfois en allège, posées en bandeau sous corniche, ou encore traversant la façade. Les panneaux, visibles également au-dessus des baies, se placent aussi en trumeau ou entre les aisseliers. Les rosaces et les cabochons ponctuent généralement les espaces vides des pointes de façades.
Les réalisations de l’architecte aulnaysien Coste donnent une place importante à la couleur en utilisant des carreaux et des briques émaillées pour surligner ou ponctuer une ligne de briques en terre cuite sur fond de meulière.
Les lotissements crées à la charnière du XXe siècle recèlent également ce type de décors dont la première guerre mondiale va amorcer le déclin.
Ces ornements en céramique, à valeur esthétique, artistique et historique, ne sont pas toujours reconnus comme tels et l’on peut regretter par endroit leur disparition. Il est important d’attirer l’attention des propriétaires et proposer des solutions alternatives en matière de préservation et rénovation.
© Ceramique-architecturale.fr – FM
Septembre 2013
Pour en savoir plus :
Cercle Archéologique et Historique de la Région d’Aulnay (CARHA), bulletin n°29
Contact 06 83 23 55 06 ou rene.hirgorom@free.fr
Et une exposition plus générale du 14 septembre au 6 octobre 2013,
« La protection du patrimoine Aulnaysien – 1913-2013 »,
présentée par le CAHRA et les Archives municipales :
à l’Espace Gainville, 22 rue de Sevran à Aulnay-sous-Bois,
du mardi au dimanche de 13h30 à 18h30
En ligne :
Contribution au diagnostic patrimonial de la commune d’Aulnay-sous-Bois
L’habitat pavillonnaire à Aulnay-sous-Bois entre 1880 et 1939, architectes et entrepreneurs